Localiser les lieux-dits, à travers les actes et les cartes, est indispensable pour votre généalogie. Vous obtiendrez une image bien plus réaliste et complexe de votre histoire familiale et vous découvrirez de nouvelles pistes de recherche.
Voici comment procéder.
Préambule
Pour nous, généalogistes, la localisation de nos ancêtres passe par les départements puis par les communes ou paroisses en fonction de l’époque.
C’est la simple conséquence de la structure des archives que nous utilisons.
Pourtant, zoomer sur la carte doit être un réflexe pour utiliser tous les détails lus sur les actes et mieux conduire nos recherches. Le niveau géographique Lieux-dit est le niveau de détail géographique que nous devons adopter.
Qu’est-ce qu’un lieux-dit pour notre généalogie ?
Passons la définition administrative actuelle.
Pour les généalogistes, il s’agit d’une précision supplémentaire à l’usuelle paroisse ou commune. Dans les logiciels de généalogie, il existe des champs “Lieux-dits” ou “Subdivisions” pour saisir ces informations.
Des exemples pour une ville :
- un quartier
- une avenue, un boulevard, une rue avec parfois même le numéro de l’habitation
Des exemples pour la campagne :
- un hameau
- une ferme
- un moulin
- une métairie
Pour faire court, il s’agit de noter toute indication de lieu qui donne un meilleur niveau de détail.
Pourquoi étudier les lieux-dits en généalogie
Comme indiqué en introduction, tenir compte des lieux, paroisses ou communes, est indispensable en généalogie.
Et noter, identifier et étudier les lieux-dits est d’une utilité certaine.
J’y vois au moins trois raisons.
1_ Pour localiser précisément vos ancêtres
Localiser un ancêtre est une priorité. Cela permet non seulement de pouvoir rechercher des traces de cette personne dans les bons registres, mais aussi de décrire sa vie en suivant ses déplacements.
Alors, descendre au niveau lieu-dit nous apporte un degré de précision supplémentaire dans cette localisation.
Imaginez un ascendant né, marié et décédé dans une seule et unique paroisse… une histoire assez plate, non ?
Mais si l’on prend la peine de simplement noter les lieux-dits de naissance de tous ses enfants et de parcourir, si l’époque correspond, les recensements… vous pourrez noter beaucoup plus de détails sur la vie de cet ancêtre.
Voici, par exemple, les lieux-dits dans lesquels mon ancêtre Silvain Maupouet à vécu à l’extrémité est de l’Indre-et-Loire.
Et, bien entendu, vous pourrez ensuite vous rendre sur place, marcher véritablement sur les traces de vos ancêtres, prendre des photos pour compléter votre documentation sur leur vie.
2_ Pour solutionner des cas d’homonymie
Nous avons tous des cas d’homonymie dans nos généalogies : Ces personnes qui portent le même nom de famille et les mêmes prénoms.
Pour peu qu’ils se situent dans la même zone géographique, pendant la même période et qu’ils exercent des métiers approchants… comment être certain de l’ancêtre en question quand vous lisez son nom sur un acte ?
J’ai, pour ma part, 3 ancêtres à la suite qui se nomment Silvain Maupouet, et qui ont vécu à cheval sur deux paroisses / communes. Leurs nombreux fils respectifs ont presque tous donné le prénom Silvain à l’un de leurs fils… et tous étaient journaliers ou laboureurs.
Au total, j’ai aujourd’hui 55 Silvain Maupouet / Monpouet dans mon arbre.
Belle pelote de laine qu’il faut démêler avec précaution.
Si à la lecture d’un acte, le lieux-dit est indiqué, ce sera un indice précieux pour distinguer vos ancêtres.
3_ Pour étudier une famille
Mes méthodes de recherche ont évolué depuis mes débuts en généalogie. Je ne travaille plus ancêtre par ancêtre… mais au niveau familial, sur trois ou quatre générations.
Ceci permet de mieux comprendre les conséquences d’un événement sur les membres d’une famille mais aussi les interactions entre ces membres.
L’aspect géographique, l’éloignement ou la proximité, est bien sûr un aspect important de ces relations.
Noter scrupuleusement les lieux-dits permet de connaître l’implantation des différents membres de la famille. J’aime particulièrement visualiser la dispersion des enfants partis fonder une famille.
Comment saisir les lieux-dits
Les lieux-dits dans les logiciels
Voyons au travers deux exemples ce que proposent les logiciels de généalogie :
Généatique
Généatique permet, pour tous les types d’événements, de préciser un lieu-dit. Un champ spécifique existe pour cela.
De plus, les utilisateurs peuvent vérifier et même corriger la localisation du lieu-dit sur une carte.
Heredis
Sur Heredis, les lieux-dits sont saisis dans un champ spécifique nommé “Subdivision”.
Heredis permet également de vérifier et corriger la localisation du lieu-dit sur une carte.
Les lieux-dits sur les sites
Filae
Sur Filae, deux cas sont possibles :
- Vous importer votre arbre généalogique au moyen d’un fichier GEDCOM que vous avez créé depuis un logiciel.
La saisie des lieux-dits se fait dans votre logiciel et non pas sur Filae.
- Vous utilisez Filae pour saisir votre arbre généalogique. Dans le champ de saisie Lieu, écrivez en premier le lieu-dit, ajoutez une virgule puis continuez par la commune ou la paroisse.
Geneanet
Sur Geneanet, deux cas sont aussi à distinguer :
- Vous importer votre arbre généalogique au moyen d’un fichier GEDCOM que vous avez créé depuis un logiciel.
La saisie des lieux-dits se fait dans votre logiciel et non pas sur Geneanet.
- Vous utilisez Geneanet pour saisir votre arbre généalogique. Dans le champ de saisie Lieu, écrivez en premier le lieu-dit, ajoutez une virgule puis continuez par la commune ou la paroisse.
Selon Geneanet, la saisie d’un lieu doit respeter la forme suivante :
[lieu-dit] – commune, code ville, sous-région, région (facultatif), PAYS
Comment retrouver et localiser les lieux-dits
Passons maintenant au vif du sujet. Comment retrouver ces lieux-dits – ou Subdivisions – et comment les localiser ?
Et bien, dans le principe, c’est assez simple.
- Il faut commencer par la recherche et la lecture des actes d’archives pour identifier et différencier ces lieux. À cette étape, on peut s’aider de bases de données sur internet.
- Puis utiliser utiliser les cartes anciennes pour localiser les lieux de vie de vos ancêtres.
C’est ce que nous allons détailler maintenant.
Sur les actes
Ce n’est pas une surprise. La première étape consiste à lire les actes qui concernent vos ancêtres. Les actes d’état-civil (naissance, mariage, décès) ou les actes paroissiaux (baptême, mariage, sépulture) sont bien entendu votre priorité… mais élargissez vos recherches et frottez vous par exemple aux archives notariales qui foisonnent de détails.
Une seule règle : lisez tout le document à la recherche d’une indication de lieux-dit ou même d’adresse exacte. En fonction du type de document et de l’époque, la lecture en sera plus ou moins ardue… mais c’est ce qui fait le sel de la généalogie.
Voici quelques exemples :
Dans les recensements
Parfois, la lecture d’un lieu-dit est difficile. Surtout si l’on cherche dans une commune que l’on ne connait peu car peu étudiée dans votre généalogie. Il faut alors tâtonner pour être certain de bien identifier le bon lieu-dit.
Pour me donner des pistes, j’utilise souvent la page récapitulative, en fin des recensements de population. Tous les lieux-dits de la commune y sont listés. C’est donc une bonne façon de confirmer votre lecture sur l’acte d’origine.
Il faut noter, comme vous le savez certainement, que les recensements sont présentés par quartier, par rue ou par lieux-dits. Ce qui permet de se faire une bonne idée de l’environnement immédiat de vos ancêtres.
Sur les cartes anciennes
Ensuite quand le nom du lieu-dit recherché est établi, nous pouvons poursuivre vers la localisation. Pour cela, il n’y a rien de mieux qu’une carte.
Le site de cartographie que j’utilise en priorité est Remonter le temps, un site édité par l’IGN.
Ce site propose différentes cartes historiques et photographies aériennes que l’on peut comparer grâce à une présentation en deux écrans.
Voici par exemple, ce qu’il est possible de voir pour le lieux-dit Le Peu, à Céré-la-Ronde dans le 37 où est né mon arrière grand père.
Dans le cadastre
Et enfin, si vous en avez la possibilité, ne négligez pas le cadastre, souvent mis en ligne sur les sites des archives départementales. C’est aussi indirectement un outil de localisation géographique de vos ancêtres.
Conclusion
Chercher à connaître plus précisément les lieux de vie de vos ancêtres est fortement recommandé. Vous en tirerez de nouvelles pistes de recherches mais aussi et surtout une image bien plus réaliste et complexe de votre histoire familiale.
Utilisez les archives, lisez en détail les actes que vous trouvez, identifiez les lieux-dits puis reportez vous aux cartes anciennes.
Avec un peu de méthode et de patience, vous vous prendrez au jeu.
Bonjour,j’ai toujours travaillé avec les cartes au 1/25000…..c’est parfait.
Merci pour cet excellent article.
Personellement, j’utilise GENEDC :
https://gene.genedc.fr/frantoir.php?R=rch
pour rechercher tous les lieux-dits d’une commune.
excellent article! je suis comme vous, j’ai évolué dans ma façon de noter les renseignements concernant mes ancêtres, depuis mes débuts en généalogie!
Cordialement
Martine FLEURY
Merci pour cet article. J’y ai appris de nouvelles choses, ainsi que dans les commentaires.
Bonne journée
Nicole
Bonjour Nicole et merci pour votre gentil message.
Bonne journée,
Laurent
Oui. C’est passionnant ! Je vais pouvoir préciser certains éléments de localisation dans ma généalogie. Si j’ai bien retenu, il faut considérer les mentions dans les actes, les recensements, les infos dans les actes notariés, les cartes et les photos aériennes. Du boulot supplémentaire 😃!
Bonjour François,
Oui, l’objectif est bien d’utiliser toutes les traces des lieux dans les divers documents que nous consultons. Cela représente effectivement plus de travail… mais quand on aime… 😉
À bientôt,
Laurent
Merci pour cet article très intéressant ! Merci pour tous les détails apportés !
Valérie
Merci de ce gentil message, Valérie.
À très vite,
Laurent
En effet le site Territoire.fr ne fonctionne plus.
Personnellement j’utilise cette page pour localiser des communes :
http://cassini.ehess.fr/fr/html/6_index.htm
Merci pour cette précision et pour cette adresse utile.
Bonne journée,
Laurent
Bonjour,
je suis tout à fait d’accord avec sur l’importance de ces détails qui n’en sont finalement pas !
En ce qui concerne la saisie des lieux-dits dans Geneanet, il me semble que le lieu-dit doit figurer entre crochets et être séparé par un tiret-moins (tiret du 6) du nom de la commune.
Exemple : [Bicheuil] – Châteauponsac, 87041, Haute Vienne, Limousin, France
Par ailleurs, on trouve pour certains départements des “Nomenclatures des lieux-dits, hameaux et écarts”. J’utilise souvent ceux de la Somme et de la Haute-Vienne, du Finistère plus difficilement. On peut facilement les trouver sur Internet en recherchant le titre cité ci-dessus. L’inventaire complet figure sous le lien : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/nomenclatures-insee.pdf.
Cordialement
Patrice Quesnel
Merci pour ce message et votre lien, nouveau pour moi, que je vais m’empresser d’explorer.
Bonne journée,
Laurent
le site territoires-fr n’est plus valide, et c’est bien dommage : reste fantoir et ses déclinaisons laborieuses, 370.txt par exemple
Merci de signaler ce problème. Je vais mettre à jour cet article.
À bientôt,
Laurent
Bonjour
Je suis etonne par votre preco en ce qui concerne les lieu-dits sur Geneanet, en effet sur le site, on trouve une information differente : utilisation du tiret comme expliqué ici https://www.geneanet.org/aide/bien-saisir-noms-lieux-arbre
Cordialement
Christian
Effectivement, vous avez parfaitement raison. Cela m’avait échappé.
Je corrige très bientôt cet article.
Bien à vous,
Laurent