L’émergence, dans le monde de la généalogie, de notre projet de Salon Virtuel de Généalogie pourrait faire naître des envies similaires, ce dont nous nous réjouissons par avance. Il n’est donc pas exclu qu’il y ait dans les mois et les années à venir d’autres événements numériques comme le nôtre fleurissant en France et ailleurs.
Une question légitime peut alors se poser : les salons virtuels de généalogie vont-ils remplacer les salons traditionnels ?
La réponse est assurément non, et ceci pour plusieurs raisons.
Les limites des salons virtuels
D’une part, parce que les salons traditionnels sont essentiellement basés sur une participation locale, départementale, voire régionale, des exposants comme des visiteurs. Les associations généalogiques organisatrices de salons traditionnels n’ont ainsi pas vraiment d’intérêt majeur à virtualiser leur événement pour le rendre plus visibles sur le plan national.
D’autre part, la particularité d’un salon virtuel réside dans son caractère national et universel, au sens où il transcende le régionalisme habituel de ces manifestations. À ce titre, seule une entité au rayonnement d’actions national peut être à même d’initier un tel événement. C’est une des raisons pour laquelle GénéAgenda porte ce projet de 1er Salon Virtuel de Généalogie, car nous exerçons déjà notre activité d’agenda généalogique sans ancrage territorial.
Bien sûr, rien n’empêcherait une organisation associative d’envergure nationale (par exemple le Fil d’Ariane, FranceGenWeb, GénéaTech…) ou une entité privée (éditeurs, gestionnaire de bases de données…) d’en faire autant. Mais les acteurs potentiels sont assez limités, et de ce fait, il est peu probable que des initiatives de ce genre prolifèrent à l’avenir.
De plus, un événement généalogique virtuel représente un coût et un investissement en temps très conséquent. En travaillant à la préparation du Salon Virtuel de Généalogie, l’équipe de GénéAgenda mesure très bien l’engagement que cela représente.
Sur le principe de la totale gratuité qui anime notre projet, l’investissement n’est clairement pas rentable (et il n’est pas fait pour l’être !).
Dans ces conditions, les acteurs de monde de la généalogie motivés pour mener à bien un projet dénué de toute rentabilité ne sont pas légion.
Enfin, si un salon virtuel présente beaucoup d’atouts (universalité, gratuité, capacité quasi illimitée…), il n’offre pas les avantages des salons généalogiques traditionnels dont le succès repose souvent sur l’interaction sociale, la convivialité, l’échange, le partage, l’ambiance, le plaisir de se retrouver…
Comme dans la vie, le virtuel, même s’il présente de nombreux avantages, ne remplacera jamais le réel. Les salons généalogiques ne feront pas exception.
Les salons virtuels : une opportunité supplémentaire ?
Il est certain que cette crise sanitaire que nous traversons a, comme dans bien d’autres domaines, permis l’émergence de nouvelles formes d’interactions qui viennent compléter l’offre existence. À ce titre, il est donc plus réaliste de penser que le virtuel complétera l’offre événementielle traditionnelle, mais sans la remplacer.
D’ailleurs, peut-être tendrons-nous vers un savant mélange des deux ?
Quelques salons généalogiques pourraient adopter le virtuel pour certaines de leurs animations, par exemple la retransmission en direct de conférences pour permettre aux généalogistes les plus éloignés d’en profiter.
Ce serait une excellente nouvelle pour tous les généalogistes déracinés (et ils sont nombreux), qui trouveraient là une opportunité de parfaire leur connaissance, et renouer le lien avec leurs associations généalogiques locales.
Virtuel et numérique : le salut du monde associatif généalogique ?
Certaines associations se plaignent de la désaffection de leurs adhérents, mais ont-elles pensé à remettre en question leur offre de services ?
En basant toute leur offre sur leur sacro-sainte base de données (dont l’actualité nous fait penser qu’elles n’en n’auront pas longtemps le monopole), certaines minimisent le fait que la formation et le partage de la connaissance sont aussi des attentes fortes de leurs adhérents. À la condition que ces services ne soient pas exclusivement destinés à leurs adhérents retraités (et résidant à proximité des locaux de l’association), mais dispensés sous des formes plus adaptées à notre époque : dématérialisés et à la carte.
À en croire le développement exponentiel des webinaires et des plateformes d’enseignement en ligne, il y a fort à parier que l’avenir associatif pourra aussi être dans ce virage du numérique dont l’événement virtuel en est une des composantes.
Le virtuel ne sera pas le fossoyeur des événements généalogiques traditionnels, mais plutôt un complément technologique salutaire pour les associations qui souhaitent s’adapter aux évolutions sociétales en cours.
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